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L’influence du climat sur la geopolitique mondiale

Avant tout, nous tâcherons de définir le caractère unique du problème du réchauffement de la planète auquel l'humanité est confrontée. Cette réponse ne peut pas être l'affaire d'un seul pays ou même d‘un groupe de pays. C‘est uniquement en utilisant des efforts communs et bien coordonnés de la majorité des États modernes qui produisent la plus grande partie de la production industrielle et agricole, que le résultat nécessaire peut être obtenu. Même si dans les années à venir le problème climatique ne sera plus à l'ordre du jour, sa place ne sera pas occupée par un autre problème. La crise climatique d‘aujourd‘hui est un examen qui montrera si l'humanité est vraiment une grande famille – non en paroles, mais en actes. 

Introduction

Le sujet et son actualité

Du 30 au 12 décembre 2015 en France, la сonférence parisienne COP21 a eu lieu dans le cadre de la convention l'ONU sur le changement climatique et de la conférence sur le protocole de Kyoto (CRP-11). L‘objectif principal de cette conférence était d‘élaborer un accord commun qui réunirait à la fois la lutte contre le changement climatique et la réduction de la consommation des produits hydrocarbures, et donc contribuerait ainsi à la réduction des rejets des gaz à l‘effet de serre et à l'adaptation aux changements du climat au présent et au

futur. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre la nécessité de la réduction des rejets des gaz à effet de serre et le droit à l'utilisation des combustibles fossiles. La distribution des mesures doit être juste entre les pays1.

Avant tout, nous tâcherons de définir le caractère unique du problème du réchauffement de la planète auquel l'humanité est confrontée. Nous constatons qu‘il existe quelques aspects principaux de ce problème. Premièrement, bien que l'humanité ait rencontré auparavant des défis mondiaux qui menaçaient son existence, elle ne se rendait pas compte de la menace et s'adaptait, par exemple, à l‘âge de glace ou aux pandémies instinctivement, tâchant de survivre. À présent, le danger est défini et décrit par la science, les élites mondiales et l‘opinion publique s‘en rendent compte, et l'humanité doit trouver des forces pour s‘unir et donner une réponse appropriée à ce défi.

Cette réponse ne peut pas être l'affaire d'un seul pays ou même d‘un groupe de pays. C‘est uniquement en utilisant des efforts communs et bien coordonnés de la majorité des États modernes qui produisent la plus grande partie de la production industrielle et agricole, que le résultat nécessaire peut être obtenu. De surcroît, ce défi nous interpelle quand, malgré l'existence du marché global et des communications globales, les contradictions dans la vie politique internationale persistent, et les conflits religieux et interétatiques ne cessent pas.

Même si les craintes en ce qui concerne un futur catastrophique à cause du réchauffement climatique sont exagérées, le défi climatique nous montrera la capacité de consolidation de l'humanité face à la menace globale, et sa capacité de la surmonter. En effet, même si dans les années à venir le problème climatique ne sera plus à l'ordre du jour (par exemple elle serait résolue ou nous découvrirons son inconsistance), sa place ne sera pas occupée par un autre problème. Les cataclysmes, le risque de collision avec un astéroïde, de nouveaux risques inconnus jusqu‘à maintenant, comme par exemple les maladies infectieuses, et même, ce qui nous semble maintenant fantastique, les conflits pour raison extraterrestre ou l'intelligence artificielle peuvent demander de notre part des efforts conjugués encore plus grands et des sacrifices encore plus importants. En d'autres termes, la crise climatique d‘aujourd‘hui est un examen qui montrera si l'humanité est vraiment une grande famille – non en paroles, mais en actes.

D'autre part, le problème climatique accorde à l'humanité une chance de revoir en profondeur les doctrines géopolitiques et, ce qui est peut-être plus important, les intérêts géopolitiques qui l‘ont divisée jusqu'à présent. Il est curieux de voir que la menace de guerre nucléaire, qui n‘intéresse plus pour autant l'opinion publique de nos jours, a obligé les États qui possédaient l'arme nucléaire de mener une politique plus calme et de chercher des voies de rapprochement et de communication et d'échange des opinions, ce qui a prévenu, à son tour, plusieurs conflits qui auraient pu se transformer en Troisième guerre mondiale (par exemple, la crise des Caraïbes).

En même temps, il faut dire que le problème climatique est très différent du problème nucléaire. La menace de guerre nucléaire sous-entend l'image de l'ennemi (les États-Unis pour l'URSS et vice et versa). Cet ennemi aurait pu être vaincu militairement, économiquement ou politiquement. Quant au problème climatique, celui-ci sous- entend l'ennemi global du monde entier avec ces moyens géopolitiques anciens.

La COP21 qui a eu lieu du 30 novembre au 12 décembre 2015 confirme l‘actualité de la problématique de la recherche que nous proposons, et souligne, par l‘ambiance même qui l‘a entourée, toutes les contradictions qui la suivent. La crise écologique est devenue une préoccupation mondiale. Par conséquent, cette crise implique les intérêts de tous les pays du monde pour résoudre les problèmes de réchauffement planétaire. Ce qui est sorti à un niveau géopolitique. Si nous voulons résoudre ce probléme écologique, nous pourrons nous heurter aux obstacles et conséquences économiques.

La crise écologique a acquis un caractère global. La décision des problèmes de l'élévation de la température universelle dépend des intérêts de tous les pays du monde. Pour cette raison, les problèmes écologiques sortent au niveau géopolitique. Si nous voulons décider de tâches précises, nous pouvons nous heurter aux obstacles économiques et à leurs conséquences. Le dilemme apparaissant est probablement le plus complexe pour l'humanité. Il est nécessaire aux États de sacrifier les intérêts nationaux au nom du sauvetage de l'écologie de la Terre. Les idéalistes ou les réalistes, quels intérêts vont prévaloir?

Corpus et Méthodes de recherche utilisées

Dans notre recherche, nous utiliserons surtout des textes dont la plus grande partie est relative à la problématique actuelle de notre thème. Ainsi, il s‘agit d‘articles dans les revues scientifiques qui nous étaient disponibles. Par contre, notre travail ne serait pas complet sans utilisation de sources plus solides des classiquees des études géopolitiques, comme Samuel P.Huntington, Francis Fukuyama, Arnold J.Toynbee ou les auteurs russes et kazakhs, comme Lev Gumilev par exemple et les autres. Bien sûr, étant au Kazakhstan où la plupart de textes connus (et méconnus) est disponible plutôt en ligne, et non en bibliothèque, notre recherche s‘appuie sur plusieurs sources Internet.

Le problème de réchauffement climatique du point de vue de la résolution proposée comprend deux courants qui sont à la fois des courants en géopolitique et en climatologie: une voie dite «réaliste» et une voie que nous nommons «idéaliste». Il s‘agit vraiement d‘une solution géopolitique qui dicte le choix de la stratégie scientifique, culturelle, sociale... Le problème touche aux bases de l‘humanité, c‘est pourquoi les textes de base de la culture comme la Bible ou le Coran sont présents pour expliquer certains moments historiques et culturels. En même temps, l‘actualité du problème nous pousse inévitablement vers la controverse.

La base méthodologique pour obtenir les objectifs de notre mémoire s‘appuiera sur les méthodes communes à toute recherche: l'analyse et la synthèse, la déduction et l'induction, la généralisation et l'analogie. Pour étudier les sources théoriques, nous avons utilisé la méthode historique descriptive. Les études statistiques nous donnent une image réelle de l'état de l'environnement et de l'utilisation des ressources combustibles. En utilisant la méthode analytique, nous pourrons comparer les faits et voir les changements qui ont eu lieu durant les dernières décennies. D'après les résultats de la conférence parisienne, ainsi que l'analyse de la politique réelle menée par les États, nous pouvons faire certains pronostics qui vont montrer les conséquences en cas de non-respect des accords signés.

Dans notre travail, nous allons examiner cet ensemble de questions. Il nous faudra comprendre l‘état de la préparation que présente l'humanité pour la résolution du problème du réchauffement climatique de la planète et les approches qu'il utilise.

Plan du mémoire

Avec l‘objectif de développer notre sujet, nous analyserons dans la première partie de notre mémoire la théorie réaliste et son approche au problème de l‘environnement. De plus, il nous faut examiner la question «Qui est le plus grand pollueur de la planète?» et définir le terme de l'égoïsme national.

Dans la deuxième partie de notre recherche, nous nous consentrons sur le problème climatique du point de vue des idéalistes et sur la doctrine fondamentale de ce paradigme. Il est important d‘étudier quelles solutions étaient adoptées par les organisations internationales sur le problème de l'environnement et du climat, ainsi que les accords signés.

La troisième partie de notre travail est consacré à l'analyse de la question «Est-ce possible de concilier ces deux théories si différentes pour le bénéfice de l'environnement, et donc de l'avenir de l'humanité?». Nous allons ensuite voir les prévisions statistiques et examiner l'aspect environnemental dans les ouvrages des auteurs comme Francis Fukuyama et Samuel Huntington.

Préambule

Chapitre I. Le problème écologique du point de vue des réalistes.

  • Qu’est-ce que «le scepticisme climatique»?

Si la communauté mondiale choisit la voie strictement "réaliste", nous ne changerons rien, en continuant à produire et à surconsommer les réserves mondiales naturelles. Il est probable que ce monde sera semblable à celui du début du dernier siècle, quand l'humanité ne se rendait pas encore compte que ses actions influencaient la conduite de la nature. Certes un tel scénario est impossible et c'est la représentation extrême du monde. Mais si nous ne sommes pas prêts à sacrifier les intérêts nationaux et ne changeons pas le mode de vie, nous nous comportons comme les réalistes! Cela prouve que les plus grands polluants de la planète (la Chine, l'Inde, les États-Unis) soit n'ont pas signé, soit n‘ont pas ratifié le Protocole de Kyoto, en suivant uniquement les intérêts nationaux. L'égoïsme national entrave la résolution effective des problèmes à caractère global.

Repères historiques

Cela va de soi pour la science de nos jours que la civilisation humaine est apparue et a atteint son niveau de développement uniquement grâce aux conditions climatiques favorables. Cette vision existe depuis bien longtemps. Les premiers témoignages, nous pouvons les trouver dans l'Ancien testament par exemple. Dieu, pour punir l'humanité pour ses péchés, «fait appel» aux changements climatiques. La description du grand déluge est un exemple les plus connus de ce genre.

Dans la Bible, la prospérité des sociétés humaines est liée aux chocs climatiques. Joseph par exemple, en expliquant les rêves du pharaon, prédit sept ans fertiles, et ensuite une longue période de mauvaise récolte. Grâce à cette prédiction, le pharaon et son ministre Joseph profitent de ces sept ans fertiles pour créer des stocks alimentaires. Pendant les sept ans de mauvaise récolte qui suivent, ils vendent ce grain et deviennent des monopolistes, en achetant des terres aux paysans ruinés, pour transformer ces paysans en esclaves2.

Il n‘existe pas de théories scientifiques sur les causes naturelles de ce genre de phénomènes de changements climatiques. La prévision météorologique se fondait le plus souvent sur des méthodes incertaines, comme par exemple l'interprétation des rêves, les résultats de rituels, etc. L‘anticipation était réduite à un ensemble d‘actions magiques. Évidemment, l‘effet le plus important s‘obtenait non dans le domaine de la prévision des changements climatiques, mais dans celui de l‘atténuation de leurs conséquences (comme dans l‘exemple donné ci-dessus du Joseph biblique). Aujourd‘hui, nous les appelons les scénarios «d'adaptation». Cela veut dire que, si les changements climatiques portent un caractère qui menace l'existence de la communauté humaine, celle-ci tâche, soit de chercher des conditions plus favorables, soit de s'adapter aux changements (par exemple, passer du mode de vie nomade au mode de vie sédentaire). Ceci a influencé, bien sûr, «les relations internationales» de l‘époque. Les relations entre les communautés humaines de l‘époque changeaient, commençaient (ou, au contraire, cessaient) grâce aux guerres de conquête ou aux découvertes géographiques, se développaient ou, au contraire, s‘arrêtaient grâce au commerce international s‘intensifiait ou, au contraire, cessaient. Tels sont les cas, par exemple, du Groenland et de l'Amérique du Nord, qui ont été découverts par lesVikings, mais «oubliés» à l‘époque du Moyen âge, quand «la terre verte» (le Groenland) était recouverte par les glaciers.

Néanmoins, la théorie du facteur climatique dans l‘historiographie européenne a été ignorée pendant plusieurs siècles, bien que l'on puisse trouver les présuppositions de son existence même chez Hérodote3. Pour la première fois les concepts scientifiques et les doctrines qui tentaient de coordonner les faits historiques avec les circonstances géographiques, y compris climatiques, et d‘expliquer les premiers par les seconds, sont apparus à la fin du XVIIIème – au début du XIXème siècle. La tentative la plus sérieuse était entreprise par le philosophe allemand et l'historien Johann Gottfried Herder4. Sa théorie a reçu par la suite le nom de déterminisme géographique. C‘est cette théorie qui a évolué avec le temps en devenant ce que l‘on appelle dans notre travail de recherche un concept « réaliste » des relations internationales. Ce concept explique la politique des États par l'égoïsme dit national qui tient à conserver la nation avant tout, y compris sa position géographique dans les circonstances définies.

Qui sont les plus grands polluants de la planète?

Le Modèle de l’île de Pâques, la PAG (petit âge glaciaire) et le point de non-retour

L‘un des exemples tragiques de l‘histoire, un modèle négatif en quelque sorte des relations entre l‘homme et la nature, c‘est le destin de la civilisation qui existait sur l'île de Pâques. Dans la langue locale cette île s‘appelle Rapanoui. Elle a été découverte par les Européens le 5 avril 1722, à la veille de Pâques. À peu près 2 mille personnes vivaient sur cette île. Le développement social, économique, culturel, technique de la population autochtone de l‘île étaient à un niveau extrêmement bas. Cependant, les voyageurs ont trouvé des traces d‘une civilisation hautement développée.

Les chercheurs réussissent finalement à établir qu‘il s‘agit d‘une catastrophe écologique d‘origine anthropique, d‘une activité économique irresponsable de l‘être humain, qui est devenue la cause d'une telle dégradation. Les sources principales de subsistance pour les habitants de l'île pendant la période de l'épanouissement étaient l'agriculture et la pêche. Pendant la période d‘épanouissement le plus grand, sa population atteignait 10-15 mille personnes. Cependant, l'incapacité à résoudre les problèmes démographiques, limiter la croissance de la population entre autres, ou réduire la consommation, ont amené à un déboisement à cause de la construction des bateaux de pêche ou pour les besoins agricoles.

En conséquence, les vents maritimes ont emporté la couche supérieure fertile du sol, la fertilité a baissé, ce qui a provoqué des changements considérables de la « géopolitique » insulaire : les groupes de la population ont commencé à lutter pour les ressources. Pendant cette guerre, le dernier bois a été brulé, de sorte que la pêche a cessé aussi. La faune a été exterminée, même les oiseaux ont cessé de nicher sur l'île à cause de vents très forts. Les bâtiments ne sont plus construits, la population diminue, mais la lutte armée entre les survivants se prolonge. Le cannibalisme devient la source d'alimentation suivi d‘une dégradation culturelle et de la perte de la mémoire historique. Le développement de la civilisation revient en arrière. Si l‘île n‘avait pas été découverte par les Européens, la population ne se serait ensauvagée définitivement et n‘aurait pas disparu en un siècle seulement. Tel est le scénario le plus envisageable de ce qui pourrait arriver à l'humanité, si son activité atteint ce que l‘on appelle

«le point de non-retour»5. L‘île de Pâques dans l‘antiquité (reconstruction).

Si nous essayons de lire cette histoire du point de vue de la problématique de notre recherche, nous pouvons constater que les habitants de Pâques ne possédaient pas, premièrement, les connaissances scientifiques suffisantes pour faire des pronostics du développement possible de la situation. Deuxièmement, ils n'avaient pas trouvé les forces et ni la volonté politique pour s‘unir, ce qui est nécessaire pour la mise en oeuvre et la réalisation des scénarios d'adaptation.

Même avant les révolutions technologiques nous pouvons trouver des exemples de changements naturels beaucoup plus grands que sur la petite île de Pâques. En outre, ces changements aussi sont d‘origine anthropique. Par exemple, entre les XIV-XIX siècles la Terre a vécu un petit âge glaciaire ou PAG. C‘est la période la plus froide quant aux températures moyennes des deux derniers millénaires. Un petit optimum climatique, pendant une période d‘environ quatre siècles, entre le Xe et le XIIIe siècle, c‘est une période de temps relativement chaude et calme, d‘hivers tempérés et d'absence de grandes sécheresses, précédant la PAG. La PAG a atteint son maximum vers la fin du XVIIIème – le début du XIXème siècle et il existe de nombreux témoignages documentaires. La mer Adriatique était gelée, les hivers monstrueusement froids sont arrivés en Europe, dont l‘un des exemples est l'hiver de 1812 quand des milliers de soldats français et russes ont perdu la vie à cause du froid pendant la guerre entre la France et la Russie.

Bien que personne ne doute du fait même de l‘existence historique de la PAG6, les raisons exactes de ce phénomène restent controversées. Dans le cadre du sujet de notre recherche, nous allons recourir à la théorie selon laquelle l'économie des Amériques avant les Grandes découvertes géographiques était fondée sur l‘arrachage et

l‘incendie volontaire des forêts. Ces pratiques étaient particulièrement actives pendant le développement des empires gigantesques des indiens, quand il y a eu un essor démographique.

Il est devenu nécessaire d'augmenter la production de l'alimentation. Une quantité immense de CO2 est rejetée dans l'atmosphère. Ce fait a amené finalement à la réduction de l'irradiation solaire de la surface de la Terre. Ensuite, après la découverte des Amériques par les Européens, les Indiens ont vécu des extinctions massives à cause des maladies infectieuses apportées par les blancs, car ils n‘avaient pas de protection immunitaire contre ces maladies. Cette dépopulation, à son tour, a provoqué la cessation des incendies annuels dans l'hémisphère occidental et la réduction des rejets de CO2. La photosynthèse a augmenté simultanément7. Les résultats de ces processus se sont fait sentir vers le milieu du XIXème siècle, et ce fut la fin du petit âge glaciaire8. (Graphique représentant la période de PAG9).

Ce détail est très important pour notre exposé, parce que la PAG et les raisons de son commencement et de sa fin sont une cause principale des divergences dans le milieu scientifique en ce qui concerne les conséquences possibles de l'influence anthropique sur la nature et sur la possibilité d‘atteindre le point de non-retour pour l‘humanité, exactement comme sur la petite île de Pâques.

Les principaux concepts de l’influence anthropique et le lien avec les concepts en géopolitique

Qu'un tel point soit accessible est nié par plusieurs experts jusqu'à nos jours. Jusqu'au XXème siècle, on croit qu‘une partie qui souffre dans le couple « l'humanité-la nature », c‘est uniquement l‘être humain, et c'est pourquoi toutes les activités humaines sous-entendaient la conquête de la nature, y compris à l‘égard du climat. L‘effet positif de ses activités supposait la nature vaincue.

La compréhension du fait que cette conquête puisse avoir un résultat négatif irréversible a coïncidé chronologiquement avec la naissance de la géopolitique comme discipline, et ce n‘est pas par hasard. L'une et l'autre, la compréhension face aux observations globales du climat et la naissance de la discipline qui systématiserait la représentation du processus historique à l‘échelle planétaire, sont devenues possibles seulement depuis la fin de l'époque des Grandes découvertures géographiques. La liquidation des taches blanches sur la carte du monde, la création du marché commun, la révolution informatique (l‘invention du télégraphe, puis de la radio, etc.), ont permis la compréhension que les événements importants en Chine, par exemple, peuvent avoir des conséquences directes ou indirectes en Amérique et en Europe, et qu'il existe un lien infranchissable entre le climat, l'économie et la politique.

À partir du milieu du XIXème siècle, les thermomètres produits en Europe ont été acceptés partout dans le monde. Les données de ces appareils sont devenues presque instantanément connues d‘un public large grâce aux médias. L‘important, c‘est que les institutions scientifiques ont obtenu la possibilité d'analyser et de conclure à l‘échelle globale. En même temps, la circonstance que les mesures se font depuis seulement un siècle et demi sont une raison de scission importante dans la communauté scientifique en ce qui concerne les causes des changements climatiques et du rôle que joue dans ces changements le facteur anthropique.

Il se trouve que les adversaires de la conception du caractère anthropique de l'augmentation de la température globale affirment que cette élévation est une sortie naturelle da la PAG. Ils affirment que nous assistons probablement à la restitution des températures du petit optimum climatique des Xème-XIIIème siècles. C‘est pourquoi, à leur avis, il n'y a rien de surprenant dans le fait qu'au début du XXIème siècle les températures moyennes de l'année excèdent régulièrement la «norme climatique». En effet, disent-ils, les «normes climatiques» sont écrites pour les standards du XIXème siècle qui appartient à la période «glaciale». Plus étrange encore, cet argument peut devenir un instrument non seulement des partisans de la théorie du facteur anthropique (dans le cas où on considère comme cause de la PAG l‘arrachage et l‘incendie volontaire des forêts par les Indiens), mais aussi de leurs adversaires dits «sceptiques» (si les théories alternatives correspondent à la vérité).

Dans l'étude Rahmstorf 10 (2004), la typologie des aspects du scepticisme climatique a été proposée, qui ensuite a été utilisée dans plusieurs travaux :

Le scepticisme des tendances (eng. Trendscepticism). Nous n‘assistons pas aux changements climatiques. Toutes les conversations à ce sujet sont provoquées par les politiques, les hommes d‘affaires et les chercheurs pour leurs propres buts lucratifs. Ces derniers temps ce point de vue est peu populaire. Les photographies aériennes ou l‘imagerie satellitaire des glaciers polaires et de montagnes en train de fondre sont accessibles à tous aujourd'hui. Quelques semaines avant la Conférence sur le climat à Paris, la NASA a communiqué sur le volume grandissant des émissions de gaz dangereux à effet de serre dans l'atmosphère partout le monde. Par exemple, grâce à un nouveau satellite climatique OCO-2, toutes les émissions de gaz carbonique deviennent visibles.

«Puisque le gaz carbonique est la raison la plus importante du changement climatique, les observations régulières à partir de l'espace permettent de faire un grand pas vers la réception de nouvelles données pour les études et faire les pronostics», - disent les agents du département11. Sur la carte ci- dessous basée sur l‘imagerie satellitaire, nous pouvons voir comment depuis les derniers mois s‘est accélérée la fonte des glaciers du Groenland. Il est impossible de faire des falsifications à une échelle pareille. Néanmoins, le scepticisme des tendances reste très influent : jusqu'à un tiers de population des États-Unis et de l'Europe sont d'avis qu'aucune élévation de la température ne se produit. Selon les sondages, 40 % des Anglais sont d'accord avec l'affirmation : «la gravité du réchauffement climatique est fortement exagérée»12. En Europe, ce point de vue est soutenu par 27%. En outre, les partisans de la soi-disant « théorie du complot», particulièrement dans les pays produisant de pétrole – par exemple, au Kazakhstan ou en Russie – ont un penchant pour le scepticisme des tendances.

Il est généralement admis qu‘un scepticisme plus scientifique est un scepticisme dit attributif (Attributive scepticism), c‘est-à-dire la non-reconnaissance du caractère anthropique de l'élévation de la température. Les partisans de ce point de vue affirment que nous avons affaire simplement à la fin de la PAG déjà mentionnée des XIVème-XIXème siècles. Son résultat ne sera pas une catastrophe globale, mais le retour à la norme. Les changements climatiques se produisent, mais le rôle du facteur anthropique n‘est pas grand ou ne peut pas être établi plus ou moins exactement. Pareil, ne peuvent pas être considérés comme exactes les prévisions pour le développement ultérieur de la situation. En particulier, on note que le groupe intergouvernemental des experts GIEC prévoit l'augmentation des températures de la planète dans les limites de 0,3 à 5% vers 210013. Les sceptiques trouvent que, puisque les opinions sont très différentes et dispersées, nous ne pouvons pas prédire quelles mesures il faut prendre et quels moyens employer. Bien que ce point de vue ne soit pas sans fondement rationnel, la plupart des spécialistes considèrent quand même le facteur anthropique comme principal, sans nier le rôle des changements périodiques du climat.

Enfin, le troisième genre de scepticisme, est le soi-disant Impact scepticism ou le scepticisme des atteintes irrémédiables. Ses partisans trouvent que, bien que l'élévation de la température se produise, ce qui n'est pas exclu, à cause des facteurs anthropiques, la science ne dispose pas de méthodes nécessaires pour compter les risques qu'ils portent en soi. C‘est possible que les conséquences catastrophiques ne soient qu‘un fruit de fantasmes de panique. C‘est le scepticisme le plus difficile à surmonter, car les arguments contre lui sont fondés sur les hypothèses et les théories, qui ne peuvent être contrôlées qu'après les résultats du réchauffement climatique, si celui-ci continue assez longtemps… Probablement, en dehors des phénomènes négatifs, il faut s‘attendre aux effets positifs, qui peuvent plus que compenser les premiers. La plupart de spécialistes, en reconnaissant une série d'arguments de cette position, la rejettent aussi.

1.2Les conséquences probables de « l’égoïsme national » en matière d’écologie

Précédent avec la couche d’ozone

En 1973, les chimistes Frank Shervoud Rowland et Mario J.Molina de l'Université de Californie ont commencé à étudier de l'influence des chlorofluocarbures (CFC) sur l'atmosphère de la Terre. Ils ont découvert que les molécules de CFC s‘élèvent jusqu‘aux couches moyennes de la stratosphère et se décomposent sous l'action du rayonnement ultraviolet. Se forme le chlore atomique qui peut provoquer la destruction de l'ozone dans la stratosphère. Cette théorie a provoqué la multitude d'objections, en particulier de la part des producteurs dont la production contient le CFC. Les représentants de la compagnie « Dupont » ont déclaré même que cette théorie, c‘est de l‘ordre du fantastique, des mensonges, de l‘absurdité. En Russie aussi jusqu'à présent certains accusent les auteurs de la théorie de complot en vue de compromettre le développement de la technique soviétique et russe (par exemple, la production les réfrigérateurs)14.

Néanmoins, quand au milieu des années 1980 la couche d'ozone a commencé à s'épuiser d'une manière intense, le protocole de Montréal a été créé. Il prévoit pour chaque groupe d‘hydrocarbures halogénés un délai défini, pendant lequel elle doit être retirée de la production et exclue de l'utilisation. Malgré la résistance mentionnée ci-dessus, le protocole était signé par 196 États. La plupart des États respectent ce protocole. Il est prévu que, si à l‘avenir il sera respecté aussi, la couche d'ozone se rétablira vers 2050. Comme l‘a dit l‘ancien Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, c‘est possible que le seul accord international vraiment efficace, c‘est le protocole de Montréal15. Autrement dit, il existe au moins un précédent de cette large coopération internationale pour la prise de décision sur les problèmes de l‘échelle planétaire. Cependant, il faut prendre en considération que, dans le cas du réchauffement climatique, les États-participants des programmes devront sacrifier plusieurs choses en lien avec la production contenant CFC, y compris celles qui peuvent affaiblir leurs positions géopolitiques.

Climategate

En novembre 2009, il y a eu un scandale que les médias ont appelé Climategate. Les anonymes ont publié sur Internet un fichier d'archives qui contenait une information volée du département de la climatologie (Climatic Research Unit, CRU) de l'Université d'East Anglia (University of East Anglia, UEA). Ce service est un de trois fournisseurs principaux des données climatiques pour le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Dans ces documents, il y a un échange d‘informations plus qu‘explicite entre les collègues dudit département. Cette information peut être interprétée comme une entente en vue de dissimuler les résultats de recherches qui n‘entrent pas dans la théorie du réchauffement climatique et, au contraire, d‘exagérer les données qui la confirment. Par exemple, le 2 octobre 2009, l‘un des « convaincus », Kevin Trenbert a écrit : «C'est un fait que nous ne pouvons pas expliquer l'absence de réchauffement à présent, et c'est complétement caricatural… Notre système d’observations est inadéquate».

Malgré cela, l‘enquête au niveau académique, ainsi que gouvernemental n'a pas découvert dans cette correspondance des témoignages d‘une telle entente ou la tentative des falsifications. Cependant, les doutes persistent16.

Aspects géopolitiques du problème du climat

Il paraît que nous avons deux aspects principaux sous lesquels nous pouvons examiner le problème du climat.

Le premier est de prédire quels changements de l'économie, de l'intégrité territoriale à cause de la submersion supposée des terres, des paysages, de l'accès aux voies commerciales, de la capacité de défense, de la démographie, de l'agriculture et de l'industrie peut provoquer le réchauffement global, et comment cela changera la puissance économique et politique des États, ainsi que leurs intérêts géopolitiques. Comment ces changements peuvent influencer les alliances qu‘ils vont conclure avec un autre pays ou contre ?, etc...

Cet aspect est particulièrement complexe, puisqu‘il suppose l'analyse des facteurs, qui n'existaient pas jusqu'à nos jours ou qui peuvent apparaître seulement en hypothèse. Supposer l'apparition des facteurs ne suffit pas, il est nécessaire de déchiffrer comment ces facteurs peuvent interagir entre eux, quels nouveaux facteurs seront engendrés non par le réchauffement climatique lui-même, mais par cette interaction des facteurs... Certainement, c'est une tâche extraordinairement difficile qui se complique encore plus par ce qu'il n'y a pas de consensus scientifique en ce qui concerne les limites de l'élévation de la température annuelle moyenne à la fin du XXIème siècle. La fourchette de 0,50C jusqu'à 50C fait rend les pronostics extraordinairement instables.

Le second aspect géopolitique du problème de climat, c‘est comment ce problème influence et influencera la politique réelle des puissances globales et régionales, dans cette situation concrète, qui existe aujourd'hui ou peut apparaître dans les années à venir. Puisque il ne s‘agit pas de prévision à long terme à cause de l'absence des données vérifiables, nous avons affaire à une réalité. C‘est pourquoi cet aspect semble avoir plus de signification pratique. Sous cet aspect, la signification primordiale suscite une question: est-ce que l'humanité dans son état actuel pourrait surmonter les contradictions existantes et entreprendre les mesures communes par les efforts conjugués pour le respect des intérêts communs ? Quelle approche va gagner, une approche réaliste ou idéaliste? Nous en reparlerons ensuite.

Les scénarios d’adaptation

Nous appelons les «scénarios d‘adaptation » les scénarios du futur fondés sur une présupposition que l'humanité ne réussira pas à retenir le réchauffement climatique au niveau de 2 degrés, et par conséquent, devra s‘adapter aux changements. Nous avons souligné déjà qu‘il est difficile à prédire les événements qui se déploieront pendant les décennies et créeront l'infinité de nouvelles circonstances, qui, à leur tour, interagiront dans les configurations imprévisibles. De sorte que l'on ne sait pas clairement, à quoi il faut s'adapter. Selon la position de plusieurs chercheurs, «il n'y a pas un seul pays dans le monde qui, dans le futur économique prévisible, gagnerait directement du réchauffement global du climat et, surtout, du déséquilibre du système climatique». Ces conséquences peuvent être catastrophiques, ce qui est lié pas tant à la croissance de la température moyenne de la Terre, qu‘au déséquilibre du système climatique de la planète, qui entraînera la croissance du nombre des cataclysmes et des changements imprévisibles des paysages17.

Là, certes, ce sont des mots «les changements imprévisibles du paysage» qui attirent notre attention en premier lieu. C'est pourquoi il est tout à fait absurde d'examiner la perspective jusqu'à 2100. Quant à la situation vers 2050, la plupart des analystes se sont accordés pour dire que nous nous attendions pour ce moment-là le passage définitif à l‘énergie verte, nous ne pouvons pas éviter des changements climatiques à l'échelle planétaire. Les conséquences pour les pays seront du caractère géopolitique et écologique, et seront définis principalement par le degré de l'adaptation du pays à un nouveau système d‘énergie verte économique et politique, ainsi que par sa position géographique. Les pays pétroliers du Proche-Orient, en raison de leur mono-spécialisation, seront les perdants de la percée énergétique.

Au contraire, les pays développés de l'Ouest renforceront leur leadership aux frais de la domination dans les nouvelles branches de l‘énergie. La rupture géographique entre les régions de production des sources d'énergie et de sa consommation disparaîtra, ce qui, comme il est supposé, intensifiera considérablement les disproportions entre les pays développés et le reste du monde. De plus, il est tout à fait impossible de prédire, quels pays seront considérés pour ce moment-là comme développés. Une carte hypothétique de l‘Europe après le réchauffement climatique18. 

Chapitre II. Les problèmes écologiques du point de vue des idéalistes.

  • La doctrine des idéalistes

Au XVIIIe siècle, les conceptions positivistes se sont répandues, suivies par le marxisme, qui expliquait l'histoire par les processus à l'intérieur des sociétés (par exemple, la lutte des classes), et non à l‘extérieur (géographie, climat). Toute société se développe en suivant les mêmes étapes. La querelle entre les partisans des théories de stades et les adeptes du déterminisme géographique se prolonge aujourd‘hui et prédétermine les contradictions entre les conceptions «réalistes» et «idéalistes» dans la théorie des relations internationales et de la géopolitique.

Les théories de l'influence directe du climat sur l'histoire de l‘humanité sont apparues au milieu et dans la deuxième moitié du XXème siècle. Il est nécessaire de rappeler le nom d'Arnold Toynbee et sa théorie des défis- réponse. Selon cette théorie, tous les grands événements à l‘intérieur et à l‘extérieur de la vie politique de l‘État s'expriment par les défis de l‘extérieur, parmi lesquels Toynbee donne la première place au climat, surtout dans les cas où ces défis sont défavorables. Par exemple, la civilisation égyptienne est apparue comme la réaction à la sècheresse des sols sur les territoires d‘État. Selon Toynbee, la réponse de ceux qui étaient à l‘origine de cette civilisation était double: ils se sont déplacés vers la vallée du Nil et ont changé de mode de vie. La civilisation chinoise est apparue dans le désert comme réaction à la formation des marais et aux inondations, ensuite le froid à cause des changements importants saisonniers et climatiques. La civilisation Maya est une réponse au défi de la forêt tropicale. La civilisation minoenne est une la réponse à l'appel de la mer. Et ainsi de suite19.

En Union Soviétique, des idées similaires ont été développées par Lev Goumilev. À l'ouest, il est connu seulement des spécialistes d‘un cercle assez étroit. Au Kazakhstan l‘une des plus grandes universités est appelée par son nom (Université Eurasienne Goumilev), ce qui n'est pas étonnant, puisque Goumilev était particulièrement turcophile. Il a éprouvé, en tant qu‘historien, l'intérêt pour les sociétés nomades, et toutes ses conceptions sont basées sur l‘historiographie des sociétés nomades. Il a, parmi d‘autres idées, la théorie de la signification géopolitique du climat. Par exemple, Goumilev dit:

(...) la migration des peuples des steppes était sous la contrainte: au IIIème siècle, l'Asie centrale était frappée par la sécheresse, et les nomades ont commencé à migrer vers les périphéries du nord de la Chine. Bien que le pouvoir chinois les ait reçus froidement, les notables Xiongnu recevaient la formation chinoise et s'initiaient à la plus

grande culture de l'Asie de l'Est, mais ils ne se considéraient pas comme Chinois. La révolte et l‘établissement d‘un nouveau système de pouvoir est le résultat; les descendants des migrants sont devenus les occupants»20.

Goumilev a indiqué ce qui n‘a pas suscité l'attention des chercheurs avant lui. Le fait de l'influence du climat sur l‘être humain peut être considéré du point de vue inverse, et l‘être humain peut aussi influencer la nature. À la suite de l'activité d‘une communauté humaine – Goumilev donne l‘exemple de l'élevage nomade et de l'agriculture – le climat, le paysage changent. Les troupeaux foulent la couche supérieure des sols, l'herbe cesse de pousser, les vents provoquent les tempêtes poussiéreuses, etc. L'agriculture intense baisse ou, au contraire (en cas de construction de barrages) augmente le niveau des bassins. Cela peut provoquer des changements importants dans les processus thermiques, les délais et le volume des précipitations etc. Cela, à son tour, provoque la nécessité pour la société de s'adapter aux frais des ressources internes ou de la politique agressive pour chercher la sortie de cette nouvelle situation. L'idée de l‘influence de l‘être humain sur le climat a un caractère mutuel.

Plusieurs spécialistes en géopolitiques, plusieurs philosophes qui se positionnent en tant qu‘appartenant à la civilisation océanique, basent leurs idées sur un principe selon lequel a priori l'histoire humaine a un objectif positif de développement. La création de l'ordre mondial qui arrangerait plus ou moins tous ses sujets est l‘objectif de l‘humanité, selon eux. En outre, pour réaliser cet objectif, les civilisations devront "fusionner", ou, au moins, se rapprocher l‘une l‘autre, et surmonter les contradictions qui existent actuellement entre elles. Il s‘agit, probablement, d‘un État universel. En plus, puisque les auteurs de cette conception étaient les Anglo-Américains, selon eux, cette coopération internationale sera dirigée par l'Ouest. Le modèle occidental de la société doit triompher dans le monde entier.

L'économie du marché libre et la démocratie bourgeoise libérale, c‘est toujours un bien, grâce auquel l'humanité trouvera un destin commun. Le rôle des organisations internationales augmentera, en substituant le rôle des États. Simultanément l‘humanité trouvera la morale internationale. Les critères principaux moraux seront aussi les critères de la civilisation moderne occidentale.

Le penseur le plus exemplaire de ce concept est un philosophe américain d'origine japonaise Francis Fukuyama. L‘idée de base se comprend à partir du titre de son article de programme – «The End of History?» («La Fin de l'histoire?», qui sous-entend aussi la fin de toute géopolitique). Fukuyama croit qu‘aujourd‘hui, c‘est l'époque de la posthistoire qui est une consommation pacifique des biens matériels créés par la science et les nouvelles technologies. Cette époque est ennuyeuse et peu héroïque, mais pour la majorité de l‘humanité elle est confortable et sûre. Les idées de la démocratie libérale ont remporté la victoire définitive, l'époque de l'opposition entre les États séparés et les idéologies est finie. Ensuite l'humanité se développera dans les conditions de l'économie du marché global, et les frontières entre les États seront effacées21.

La compréhension de la solidarité des intérêts de l‘humanité succèdera aux aspirations égoïstes des pays séparés et de leurs leaders. Un moment très important, c‘est l'acquisition d'un tel niveau de la conscience qui permet de pratiquer la volonté de se sacrifier pour les idéaux globaux, et non une rhétorique momentanée dictée par les considérations du profit. En outre, Fukuyama admet les violences. Il saluait l'opération américaine en Iraq pour le renversement du régime de Saddam Hussein. Ce leader pour lui était presque le seul facteur empêchant la progression du Proche-Orient sur la voie de la démocratie libérale et l'union définitive de l'humanité autour des États-Unis22 La diffusion des régimes libéraux-démocratiques, selon Fukuyama23.

Fin de l’histoire et réchauffement climatique

Il faut admettre que, si nous appliquions le concept de la fin de l‘histoire au problème du changement climatique, ceci donnerait un résultat positif. Ce point de vue réduirait les contradictions entre les États et faciliterait considérablement les recherches de solutions acceptables pour tous les acteurs de la politique internationale. Pour Fukuyama et pour les autres idéalistes, la fin de l'histoire est une victoire complète et définitive de l'Ouest et des valeurs occidentales. En cas des différends, l'Ouest pourrait, en utilisant sa puissance économique et sa supériorité militaire, imposer n'importe quelle décision aux autres régions du monde. Même si les mesures elles-mêmes sont insuffisantes, inutiles ou même nuisibles, du point de vue de la géopolitique, qui est le nôtre, c‘est très important. Les mesures elles-mêmes seraient réalisées sans différends ni difficultés et nous éviterions des conflits.

Ce concept de la fin de l'histoire est lié directement aux représentations positives du progrès de l‘humanité et de son avenir sans conflit. Le Président des États-Unis Barack Obama, en présentant sa stratégie de sécurité nationale en 2010, a décrit une nouvelle époque du monde global où le problème essentiel pour gouverner ne sera pas dans l'effacement de la rivalité géopolitique, mais dans la recherche de solutions aux problèmes de l'interdépendance. « Le pouvoir dans le monde interconnecté n'est plus un jeu à somme nulle ». C'est-à-dire, dans les intérêts de toute l'humanité, les États-Unis comme son leader doivent considérer le monde comme «zone de leurs intérêts vitaux» (dans le cadre de ce concept, ces intérêts sont compris comme intérêts communs de l‘humanité) et intervenir immédiatement, dès qu‘ils voient ces intérêts violés. Pourtant et très bientôt s'est révélée une vérité : même les États-Unis n'auront pas assez de ressources pour la réalisation de ce concept. L'organisation internationale Council of Councils, qui est un réseau de centres d‘experts-analytiques de 26 pays, a publié un exposé dans lequel sont recueillis les faits témoignant de l'affaiblissement essentiel de la coopération internationale. D'après l'évaluation des chefs de ces centres, ces derniers temps l'efficacité de l'activité de la communauté internationale est extrêmement basse et ne mérite pas des estimations24. 

2.2Le point de vue des organisations

Une histoire brève des sommets

La conférence (sommet) parisienne est une étape importante dans le travail de longue durée des organisations internationales et des leaders des États différents, mais elle n‘est pas le premier événement de ce genre. C‘est déjà la 21ème conférence réalisée dans le cadre de la convention-cadre de l'ONU sur le changement climatique (COP –

  • et la 11ème dans le cadre de la réunion des parties du protocole de Kyoto (CRP-11). L'histoire de ces

conférences commence par la conférence de Stockholm, qui a eu lieu du 5 au 16 juin 1972. La conférence de Stockholm a défini les 26 principes et le plan des activités qui contient 109 recommandations, et est devenue la première dans le processus d'élaboration du programme de l'ONU. La conférence à Rio de Janeiro (1992), aussi connu comme Sommet de la Terre, a réuni les représentants de 182 pays pour discuter sur le futur de la planète. Notamment, c‘est pendant le premier Sommet de la Terre que la Conception du développement durable a été élaborée. Cette conception décrit le processus de l'évolution permettant de prendre en considération simultanément les intérêts d'aujourd'hui et futurs des peuples25.

L'accord de Kyoto (ou le protocole de Kyoto) concernait directement le rejet dans l‘atmosphère du gaz de serre (1990-2007). Cet accord international a été accepté pendant la СОР-3 à Kyoto en décembre 1997. Dans ce document, les objectifs obligatoires et les délais pour la réduction des rejets du gaz de serre de la plupart des pays sont fixés, y compris pour les pays dont l‘industrie est développée. L'accord est mis en place à la base de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Les pays-membres ont décidé de créer le protocole le plus sévère. L‘objectif obligatoire prévu par le protocole de Kyoto pour les divers pays, est le maintien du niveau des rejets du gaz de serre au niveau de − 8% à +10%, en comparaison avec les paramètres de 1990. L'accord prévoit une certaine flexibilité pour les pays en ce qui concerne les moyens de la réalisation des tâches mises dans le Protocole (l‘augmentation de la quantité de bois, le financement des projets étrangers, "l'échange" des quotas, etc.). L'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto a eu lieu seulement en février 2005.

Jusqu'au sommet parisien sur le climat, seulement la conférence à Kyoto a eu un résultat positif réel, au moins au niveau des déclarations26. Néanmoins, les pays les plus polluants pendant plusieurs années ne signaient pas le protocole de Kyoto, ce qui, au fond, le transformait à un document tout simplement déclaratif qui n‘oblige personne27. COP - 21

La conférence parisienne dès le début était présentée comme un événement extraordinaire. Elle n‘était même pas appelée «conférence», mais «sommet», ce qui augmente le statut de l'événement dans la perception de la plupart. Etait souligné qu‘il s‘agissait de la dernière chance pour l'humanité28, on parlait beaucoup de l'envergure de l'action. Le Président la la France François Hollande a déclaré pendant son intervention à la COP – 21:

«(...) jamais l’enjeu d’une réunion internationale n’avait été aussi élevé. Car il s’agit de l’avenir de la planète, de l’avenir de la vie (...) L’année que nous venons de vivre a été l’année de tous les records : de température, de concentration de CO2, de nombre d’événements climatiques extrêmes, de sécheresse, d’inondations, de cyclones, de fontes des glaces, de hausse du niveau de la mer, d’acidification des océans. Les victimes se comptent par millions et les dommages matériels par milliards (...) Le réchauffement annonce les conflits comme la nuée porte l’orage. Il jette les réfugiés sur les routes plus que les guerre (...) risques de famine, d’exode rural ou d’affrontement pour accéder à ce bien de plus en plus rare qui s’appelle l’eau29.

La participation des chefs des États et des gouvernements de la plupart des pays-membres de l'ONU a eu lieu, y compris des acteurs principaux – les États-Unis, la République Populaire de Chine, l‘UE, l'Inde, la Russie etc. Plusieurs mois avant l'événement les médias publiaient les plans et les propositions des pays qui devaient participer au sommet. Par exemple, le site de Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques donne des prévue Contributions déterminées au niveau national telles que communiquées par les Parties30. Avec de petits changements (ou parfois même sans changements) ces obligations ont été inscrites dans le document final. Nous trouvons que ceci demande quelques commentaires. 

2.3 Les accords négociés

Les engagements

Tout d‘abord, les engagements des pays varient selon le nombre et les délais d'exécution. La plupart des pays de l‘UE ont commencé à produire des sources alternatives d'énergie, et sont prêts à commencer la réduction des rejets tout de suite. Dans plusieurs pays de l‘UE, ce travail s‘effectue déjà. Par contre, plusieurs pays africains ont indiqué une multitude de conditions pour leur participation au programme: certaines sont «égoïstes», mais faisables (par exemple, le financement extérieur des projets écologiques), mais les autres sont très vagues (par exemple, «à condition d‘une politique stable»). Par qui et, surtout, avec quels paramètres sera définie la stabilité de la vie politique en Éthiopie n‘est indiqué nulle part dans le document. Plusieurs pays, particulièrement ceux qui sont en développement (parmi eux l'Inde et la République Populaire de Chine qui sont les uns de principaux «coupables» du réchauffement climatique de la planète) pendant une et demi décennies, jusqu'au 2030, supposent d‘intensifier les rejets. Seulement quand ils seront technologiquement prêts à passer vers d'autres sources énergétiques, ils commenceront la réduction des rejets. S‘ajoute à cela le doute sur leur capacité à effectuer le passage, à cause de l'absence (particulièrement, en République Populaire de Chine) des sources d‘information sur le sujet ouvertes pour l'opinion publique.

Leaders

Le sommet était présenté comme un événement historique, et attiré l'intérêt des médias et de l'opinion publique. Les leaders de la plupart des puissances principales y participaient. Cependant, leurs interventions portaient le plus souvent un caractère abstrait et déclaratif et étaient réduits à la représentation de la politique des pays présidés.

Par exemple, la chancelière allemande Angela Merkel est sûre que tous les pays doivent faire des efforts pour la mise en œuvre de la politique écologique commune, et les entreprises doivent diminuer les rejets de 40%, indépendamment du pays auquel ils appartiennent, jusqu'à 202031. Cet objectif est sans doute très peu réaliste.

Le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine, comme l‘a remarqué son homologue français François Hollande, était pratiquement le seul dont le propos correspondait au temps imparti et aux sujets de la conférence. Poutine a expliqué que, grâce à la Russie, on a réussi à freiner le réchauffement climatique pour un an.

«La Russie continuera à contribuer dans les efforts conjugués pour la prévention du réchauffement climatique global. Vers 2030, nous comptons diminuer les rejets du gaz de serre jusqu'aux 70% du niveau de base de 1990»32. Poutine a déclaré aussi que les nanotechnologies produites en Fédération de Russie permettront d'obtenir cet objectif qui paraît fantastique. Il faut dire que la Russie, tout comme le Brésil, étant des «poumons verts de la planète», compte sur les injections très considérables dans son économie.

Xi Jinping, le Président de la République Populaire de Chine, a déclaré que «la Chine était et continue à rester un membre actif du mouvement de la lutte contre le changement climatique. Maintenant, il est devenu le leader mondial de l'utilisation des sources alternatives renouvelables de l‘énergie». En parlant des délais du début de la réduction des rejets, le leader chinois a utilisé l'expression «à peu près vers 2030». C‘est-à-dire, même le chef de l‘État ne sait pas exactement quand son pays commencera à réduire les rejets réellement. Néanmoins, les médias ont souligné que les paroles du président de la Chine ont reçu une haute estimation des spécialistes chinois33.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré que « l'Israël toujours était obligé d‘optimiser… pendant 67 ans de l'indépendance de l'Israël, la quantité de précipitations a diminué de presque deux fois, tandis que notre population a augmenté de 10 fois, et notre PIB par habitant - de 40 fois. Nous n'avons pas de manque d'eau. Nous avons appris à faire plus avec petites dépenses»34. Il est difficile de dire, quel rapport ces faits ont au sujet de la conférence.

Enfin, le Président des États-Unis Barack Obama, en récapitulant, a déclaré que ce sommet est devenu

«l’hommage au leadership américain»35. Discours du Président des États-Unis Barack Obama pendant la COP – 21.

Nous pouvons voir à partir de ces exemples que les leaders durant le sommet ne proposaient pratiquement pas de programmes concrets, mais ont fait le travail de Public Relation pour leurs succès véritables ou imaginaires dans la lutte contre le changement climatique.

Principaux différends

Ils restent les mêmes que pendant la signature ou la non-signature du protocole de Kyoto. Les principaux différends passent par la ligne qui divise les pays développés et en voie de développement. Il est nécessaire de distinguer ici les notions «le pays développé» et «le pays riche». Par exemple, l'Arabie Saoudite prétend à toutes les faveurs données aux pays en voie de développement. Cela, naturellement, irrite plusieurs autres États. La Chine, malgré le fait que récemment elle est devenue la première économie du monde, restent en arrière de plusieurs pays de l‘Ouest avec son PIB par habitant et le niveau technologique. Certainement, les pays développés qui travaillent depuis plus longtemps sur la création des technologies vertes et qui ont le niveau de vie plus élevé, peuvent se permettre de prêter plus d'attention aux problèmes écologiques.

Enfin, les pays qui ont un problème d'alimentation de la population ne peuvent pas refuser les hydrocarbures et passer aux sources d'énergie renouvelables qui sont plus coûteuses. C'est pourquoi ils demandent plus de quotas sur les rejets des hydrocarbures ou une compensation financière pour leur réduction. Les petits États insulaires occupent une position particulière, car ils peuvent se retrouver à un niveau plus bas que le niveau de la mer et définitivement disparaître. Ils demandent des garanties ou une réaction rapide.

Bref, la variété des positions est très grande, et chaque pays trouve que sa situation est la plus particulière. C'est pourquoi le consensus sur les obligations est difficile à obtenir. Pour dire simplement, qui payera à qui et combien?

La conférence

Les discussions principales, comme c‘était attendu, ont eu lieu autour de l‘axe principal de la démarcation entre les pays développés et les pays en développement (la Chine, l'Inde, l'Arabie Saoudite, le Singapour). La cause était une phrase dans l'accord qui stipule que tout le monde devra payer au fond vert pour le climat. La Chine et l'Inde se sont opposées. Elles craignent que dans dix ans elles aussi devront payer. Leurs représentants croient que, même à l‘avenir, ce sont les pays développés qui devront payer.

Encore un point en litige des négociations, c‘est la création du programme spécial de la perte et du préjudice, c'est-à-dire les paiements des compensations aux pays en développement et aux parties les plus vulnérables qui ne peuvent pas s'adapter, tels que les pertes des îles, les territoires côtiers, les coraux, les glaciers. Ce point était inclus dans le texte du nouvel accord, mais sans mentionner les compensations, la responsabilité ou les finances.

Selon les experts, les pays les plus compliqués aux négociations étaient l'Arabie Saoudite, la Chine et l'Inde. L'Inde occupe la troisième place dans le monde pour ses rejets. En outre, il n'y a pas de possibilité financière dans le pays d'investir à un développement peu dépendant du carbone, il n‘y a pas même de stratégies d'un tel développement. C'est pourquoi quelques États et d‘instituts financières internationaux ont annoncé les plans du soutien de l'Inde dans les questions du passage à l'énergie propre et le refus graduel du combustible fossile (avant tout du charbon que l'Inde consomme le plus), ainsi que de l'aide au pays dans la question du management des ressources stables. Le groupe de la Banque mondiale a annoncé l‘investissement de $500 millions dans ses ressources d'eau36.

Parmi les pays développés, ce sont les États-Unis, les leaders absolus des rejets dans l‘atmosphère, qui ont manifesté la non-loyauté la plus grande. La délégation des États-Unis a tout simplement refusé les demandes des État insulaires et d‘autres pays pauvres, qui insistaient sur les compensations garanties pour le préjudice et les pertes. L'administration d‘Obama n'est pas d'accord pour examiner des obligations financières si incertaines.

Par contre, le Secrétaire d'État américain John Kerry a annoncé que les États-Unis doubleront, jusqu'à 800 millions de dollars par an, les bourses aux pays pauvres sur le renforcement de l'infrastructure qui doit les protéger contre l'augmentation du niveau de la mer. La délégation des États-Unis a approuvé aussi l'idée de retenir la croissance ultérieure au niveau moins de 1,50C, ce qui est beaucoup plus compliqué que la tâche initiale (20C).

Cependant, tous ces changements positifs sont remis en questions par un épisode qui s'est passé quelques heures avant le vote final. Quand le texte de l'accord international était déjà prêt, quelqu'un a changé dans la première version un mot: au lieu d'«il fallait» (should) dans le brouillon est apparu «seront» (shall) – «et soudain tout l'accord sur le climat s'avéra sur le point d’échouer», raconte The Washington Post. Kerry a prévenu que les États-Unis ne pouvaient pas signer un tel texte, puisqu'il impose de nouvelles obligations énormes juridiques et financières. Plus de trois heures après que le mot dangereux ait été rayé, l'accord sur le climat était accepté37.

Comme positif, on peut envisager l'enrichissement du fonds vert du climat créé à l'ONU pour le soutien des pays en développement dans le domaine de la réduction des rejets et de l'adaptation aux changements du climat. Pendant la conférence, la France a annoncé la contribution de €2 milliards, et le groupe de la Banque mondiale – de $2,2 milliards.

Quelques compagnies d'assurance, des fonds d'investissements et de retraite ont annoncé pendant la conférence des projets sur le réinvestissement des moyens du secteur de l'énergie traditionnelle aux projets liés à la réduction des rejets du gaz de serre.

Bill Gates a annoncé la création d‘une coalition en faveur des énergies propres soutenu par Alibaba, Facebook, HP et Virgingroup, en vue des investissements dans l'énergie propre des pays en développement. Plus de vingt pays se sont joints à l'initiative du président des États-Unis Barack Obama et le président de la France François Hollande de soutenir le financement des sources renouvelables de l'énergie dans les pays en développement.

Quelques villes et régions, y compris Paris, Chicago, Berlin, Istanbul, Madrid, Montréal, Los Angeles, Rio de Janeiro, Séoul et Dakar ont annoncé le passage 100% à l'énergie renouvelable vers 2050. La BERD a annoncé aussi la mise en marche du nouveau programme de financement des mesures dans le domaine de l'efficacité énergétique par les petites banques privées dans les pays en développement de $25 milliards. Enfin, les pays G7 ont mis $300 millions pour la création des mécanismes d'assurance dans les pays de l'Asie et du Pacifique et le groupe des pays africains au sud de Sahara38.

Document final

Malgré le retard, la signature du document final a eu lieu. Selon les informations données par les médias, le Président des États-Unis Barack a même appelé par téléphone le chef de la République Populaire de Chine Xi Jinping avec la demande «d‘accélérer la signature de l'accord». Deux principaux polluants de l'atmosphère dans le monde, certes, étaient les figures-clés quant à la signature du document final. Puisque la République Populaire de Chine et les États-Unis n‘ont pas signé pendant longtemps, et ensuite n‘ont pas ratifié le protocole de Kyoto, ce dernier n‘est jamais entré en vigueur.

L‘un des avantages du document signé, ce qui est d‘ailleurs reconnu par tous, c‘est sa valeur pour ainsi dire morale. Il est signé par tous les membres de l'ONU et c'est pour cela qu‘il peut devenir le prétexte à n'importe quelles campagnes publiques contre ses violateurs et indirectement influencer la politique internationale.

L‘accord suppose l'augmentation de la température globale que de 2 degrés (si possible, de 1,5 degré seulement). En outre, le document stipule l‘aide de 100 milliards de dollars chaque année aux pays en développement pour la préservation de l'environnement. Dans 5 ans, le chiffre sera reconsidéré.

Pour le monitoring de l'exécution de l'accord, un groupe de travail a été créé, qui se mettra au travail en 2016.

Puisque le texte était mis au point par la suite par les Ministères des Affaires étrangères et les parlements, et non par les spécialistes et les experts des problèmes climatiques ou économiques, la signature définitive du texte a commencé à l'ONU le 22.04.2016. Le texte de l'accord était établi sur le podium devant la tribune de l'Assemblée Générale, et le représentant de chaque pays a aposé sa signature sous le document. Le Président Hollande a été le premier invité au podium en tant que représentant du pays qui a accueilli la conférence. En somme, les signatures sous le document ont été faites par 175 pays.

Le Kazakhstan était un peu en retard avec la signature, mais non en vertu des différends sérieux, seulement à cause de questions de procédure. Notre représentant permanent à l'ONU Kajrat Abdrakhmanov a dit que «Le Kazakhstan s'est joint au groupe des pays qui sont pour l'entrée en vigueur la plus rapide de l'accord parisien»39.

Pour que cela arrive, chaque pays devra passer par la procédure de la ratification. Pour certains, cela demandera seulement l'accord du leader politique du pays, comme, par exemple, aux États-Unis. Le Président Obama aspire à assurer l'entrée de l'accord en vigueur avant l‘arrivée à la Maison blanche de son successeur. Si son successeur veut sortir les États-Unis de l'accord, ils devront attendre pendant quatre ans40.

Dans les autres pays, comme par exemple en Inde et au Japon, il faut accepter le document dans les parlements; certains d'entre eux peuvent demander des changements des lois. L'Union Européenne est en retard sur cette question, puisqu'il n'y a toujours pas d'accord des 28 pays-membres de l‘UE sur la distribution de la réduction des rejets. Chaque État membre de l‘UE ratifiera aussi l‘accord à titre individuel.

Critiques

La conférence Parisienne et le document étaient critiqué bien plus avant le commencement de la conférence. La critique continue maintenant. La cérémonie de la signature à l'ONU l'a intensifié. Cette critique vient de différentes parties.

Les «sceptiques» les trouvent absolument inutiles et trop chers quant à leurs coûts. Parmi eux, nous pouvons classer ceux qui, comme par exemple les spécialistes russes, font appel à la théorie du complot et affirment que tout le sommet était organisé par l'Ouest contre la Russie et les autres pays en développement. Selon eux, «la ratification par la Russie de l'accord parisien sur le climat va éliminer l'industrie nationale, en commençant par celle du charbon et de la métallurgie… Il est nécessaire de changer la formulation de « la contribution nationale» de notre pays, car il s’agit de notre droit souverain. Il faut comprendre que les grands lobbyistes du protocole de Kyoto et de l'accord Parisien qui le remplace, sont maintenus par les bourses et les autres formes du financement de l'Ouest»41.

L‘Ouest et la Chine (Copyright xumfak.my1.ru © 2016). Sur cette caricature, une rupture gigantesque des conditions réelles dont les pays en développement disposent pour trouver une solution à leurs problèmes écologiques.

Certains écologistes et les leaders des peuples autochtones trouvent que tout cet accord ne coûte même pas le papier sur lequel il est écrit. D'après les données de l'Alliance Internationale Frontline, l'accord parisien est un détournement dangereux des problèmes réels. «J'ai commencé à visiter les sommets sur le climat à l'ONU dès 1999. Pendant les 17 années dernières, j'étais le témoin des influences corporatives, Wall-Street et financières aux décisions réelles des négociations»42, - dit Tom Goldstout, le représentant du réseau Écologique des peuples autochtones.

La plupart des chercheurs trouvent que les formulations sans concrétisation et vagues du document rendent son but – arrêter l'augmentation de la température globale de 1,5oC – irréel, car «les promesses données par chaque pays sur la quantité des rejets permettront, au contraire, d'augmenter la température globale de 3-4 oC. Cela aura des conséquences catastrophiques pour l'écosystème mondial»43.

Certains croient que l'accord est déjà en retard, parce que les changements climatiques arrivent avec de l‘avance. Selon une nouvelle étude faite par les chercheurs de Chatham House, s'il n'y a pas d‘augmentation rapide du niveau du carbone jusqu'à 2025 comme décrit dans l'accord parisien, il est presque impossible de garder la température plus basse de 2 oC.

«Pour avoir confiance dans l'accord parisien, nous ne pouvons pas attendre dix ans», - a dit Shayne Thomlinson, le collaborateur scientifique principal de Chatham House. «Les données montrent que la rupture entre les rejets qui seront et les rejets qui doivent être, feront près de 11 gigatonnes du gaz carbonique vers 2025, ce qui est plus grand que les rejets annuels de la Chine», - ajoute-t-il44.

Les messages sont parvenus ces dernier temps que les glaciers au Groenland fondent beaucoup plus vite que c‘était supposé avant45.

Les médias notent aussi que les moyens immenses qui seront donnés d'une manière ou d'une autre aux pays en développement pour leurs programmes écologiques, peuvent avec la facilité être détournés pour d‘autres buts, à cause de la corruption dans ces pays. Une grande popularité était acquise par une mauvaise plaisanterie du journal américain The Washington Post «les gouvernements occidentaux devront secouer les contribuables de leurs pays pour expédier l'argent «propre et vert» aux gouvernements dirigés par quelqu'un comme Robert Mugabe de Zimbabwe»46.

Politique réelle

En réalité, ces derniers temps partout dans le monde sont entrepris les pas qui ne rapprochent pas, mais éloignent du début de l'exécution des accords. Les pays de l'OPEK refusent de réduire l'extraction du pétrole. L'Iran les rejoint, et c‘est l‘un des plus grands producteurs du pétrole. La différence entre les déclarations idéalistes et la politique réelle est particulièrement visible dans l'exemple de la Norvège.

La Norvège est le seul pays d'Europe occidentale disposant de grands stocks du pétrole avec une industrie pétrolière active. Elle souligne par tous les moyens l'attention spéciale qu‘elle prête aux problèmes écologiques. À présent (particulièrement après la chute des prix) de différentes sources indiquent différemment la part des revenus de pétrole dans l'exportation norvégienne et dans le PIB. Néanmoins, on peut dire que les revenus d'exportation le pétrole font de 30 à 40%. Le pétrole norvégien se distingue du pétrole russe par le coût de sa production très bas et la qualité du produit très haute, et du saoudien par le fait ce que la Norvège est loin des points chauds, des conflits militaires etc. C'est-à-dire, par la possibilité d'assurer un travail ininterrompu de toute la chaîne de l'extraction du pétrole, du traitement et de son acheminement. D'ici vient l'absence des problèmes de l‘attraction des investisseurs et des partenaires. Simplement dit, avec le pétrole de la Norvège l'Europe n‘a pas à s‘inquiéter.

La grande partie des pétrodollars norvégiens est investie dans les corporations multinationales. De plus, les Norvégiens soulignent le côté moral de ces investissements. En 2014, la grande résonance était provoquée par l'exclusion de la liste de 53 plus grandes compagnies de charbon pour des raisons écologiques, ainsi qu'à cause de l'utilisation dans plusieurs mines des méthodes obsolètes et dangereuses pour la santé du travail. Puisque le volume des moyens dépensés était grand, cela a amené à la chute considérable du coût des actions de charbon. Et, au contraire, ont été acquis les grands paquets des entreprises du gaz et du pétrole. Probablement, les Norvégiens se sont servis des conditions favorables du marché. En 2015, quand le rendement du secteur pétrolier continuait à rester à un niveau peu élevé, le bénéfice du fonds selon les résultats de 2015 est devenu le plus petit dès 2011. C'est pourquoi cette année le Fond pétrolier a investi $41,5 milliards dans l'immobilier.

Cependant, cela ne s'est pas justifié, et le fond, selon les résultats du premier trimestre 2016, a montré un rendement négatif. Pas de doute, dès que les revenus de l‘industrie du gaz et du pétrole monteront de nouveau, les Norvégiens réinvestissent immédiatement dans leurs compagnies. Par exemple, uniquement dans la compagnie

«Royal Dutch Shell» les investissements font déjà plus de 4 milliards de dollars47.

Le paradoxe, c‘est que la Norvège est l‘un des pays préconisant les technologies vertes, les sources alternatives et renouvelables de l‘énergie. Mais elle trouve l'argent pour garantir son futur écologiquement propre dans l‘industrie pétrolière. En même temps, elle exprime la volonté de passer bientôt sur 40% des sources de l'énergie renouvelables.

Une ambiguïté semblable est manifestée par les Norvégiens par rapport à la pêche des baleines. Cette activité est interdite presque partout dans le monde. Cependant la Norvège, le Japon et l'Islande affirment qu‘ils pêchent les baleines uniquement pour la science, et se servent «de méthodes humaines». Les médias et les militants des mouvements verts signalent constamment que ces baleines meurent d‘un meurtre extrêmement cruel48. Cette tactique réelle des standards doubles, l'hypocrisie de la part des pays les plus avancés face aux problèmes écologiques sape la foi en la possibilité du respect honnête de l‘accord parisien. 

Chapitre III. La synthèse des intérêts

  • Comment concilier les points de vue?

Dans la communauté scientifique, le scepticisme n‘est pas autant répandu que parmi les journalistes, les hommes politiques et l'opinion publique en général. Mais les différends sur les détails existent. Selon Vladimir Katcov, le directeur du l‘Observatoire géophysique principal Voeykov, «le changement climatique est lié surtout à l'influence anthropique, et se manifeste d’une manière très diverse… Les vrais chercheurs ne diront jamais qu’un événement particulier, par exemple la chaleur anormale de 2010, est liée au changement climatique. Mais ceci ne contredit pas la tendance du changement climatique, c'est bien cela»49.

Néanmoins, le consensus presque complet est atteint quant au fait que l‘être humain n‘est pas seulement la victime des changements climatiques, mais aussi leur raison directe. Anderegg et autres (2010) ont montré que 97-98% des spécialistes du climat soutiennent la théorie des changements anthropiques du climat. En outre, l'expérience et les résultats scientifiques qui mettent en doute la possibilité du changement anthropique du climat, n‘ont pas beaucoup de partisans50. Voici la formulation brève de ce consensus:

«Les traces de l'influence anthropique est dans le réchauffement de la température de l'atmosphère et de l'océan, dans le changement du cycle global d'eau, de la réduction de la couche de neige et de la glace, dans la croissance du niveau de mer, ainsi que dans le changement du nombre des phénomènes météorologiques extrêmes... Il est très probable (95-100%) que l'activité humaine est la raison principale du réchauffement climatique observée à partir du milieu de XX siècle»51.

C'est-à-dire les changements climatiques existent, et ils sont liés aux rejets de l'acide carbonique dans l'atmosphère. Il est nécessaire d'ajouter à cela encore un point, qui transmet le problème de la catégorie purement scientifique à la catégorie géopolitique et pratique. Il y a des moyens concrets et réels pour diminuer ces rejets et freiner, et par la suite arrêter complètement les changements du climat. Annexe K: La graphie de l'augmentation de la température moyenne de l'année à partir de la deuxième moitié du XIX siècle52. 

Le seuil des 2oC

3.2 Les données de la synthèse pour l’avenir de la planète

Théoriquement le problème semble tout à fait simple, bien que ses maillons séparés et les chiffres concrets soient l'objet des discussions dans le milieu scientifique.

Du point de vue de la plupart des chercheurs, on ne réussira pas à prévenir le réchauffement global de la température moyenne pour les décennies les plus proches. Cependant, ayant stabilisé vers, approximativement, 2025 – 2050 les rejets dans l'atmosphère, les diminuant graduellement, on peut obtenir ce que cette croissance jusqu'à la fin du siècle arrivera à l‘échelle désagréable, mais non catastrophique. D'habitude, au titre d'un tel seuil, on parle de 2oC, bien que même à l'avis des chercheurs optimistes les chances de retenir ce seuil sont d‘environ 50%. Par la suite, en passant vers les technologies énergétiques plus modernes, les ressources alternatives d‘énergies etc., on réussira à réduire les rejets au minimum.

L'émission des gaz (les rejets à l'atmosphère), peu importe où elle est faite, influence le climat de toute la planète, et non seulement du pays concret produisant ces rejets. Donc, il faut définir le niveau de l'émission admissible, en faisant le prorata des quotas entre les États en fonction du niveau de leurs technologies et de leurs économies, pour contrôler et réduire les rejets. En outre, de l'avis des spécialistes, il faut commencer à faire cela immédiatement. Si nous tarderons encore 10 ans, il faudra ensuite demander les réductions de l'émission à des échelles telles, que toute l'économie mondiale ne sera plus rentable53. Nous sommes menacés par un accident civilisationniste comme dans l'exemple de l'île de Pâques. Voilà pourquoi l'image de la «dernière voiture» dans laquelle l'humanité saute a été utilisée par les médias pendant le sommet parisien.

3.3 Fukuyama, Huntington and Co et le climat mondial

Le choc des civilisations

Du point de vue des réalistes, la fin de la guerre froide ne signifie pas la fin de la question sur les contradictions fondamentales existant entre les civilisations. Ce point de vue a reçu le nom de théorie du choc des civilisations. Elle était exposée dans le livre du politologue américain S.Huntington54. Les États qui représentent ces civilisations ne fondent pas leurs actions politiques sur les valeurs «humaines» dans leur version occidentale, mais sur les intérêts civilisationnistes.

Tout État a une aspiration à la survie. Donc, chaque État tâche d'assurer sa sécurité (militaire, politique, économique etc.). Le problème global du réchauffement climatique non seulement n‘enlève ces contradictions, mais, probablement, les aggrave encore plus. Le réchauffement climatique créera des zones supplémentaires de la concurrence pour les ressources d'eau, pour les territoires qui conviennent à l'agriculture, amènera au renforcement de la migration et la popularisation des idées extrémistes et terroristes parmi les peuples les plus souffrant et les groupes sociaux les plus démunis.

Il n'y a rien qui serait également utile ou également nuisible pour tous. Dans le système de la coopération internationale et de la division du travail il y a toujours quelqu'un qui perd et quelqu'un qui gagne. Les pays donateurs des matières premières deviendront les otages de la croissance ou de la chute de la production (par exemple, les pays tels que la République Populaire de Chine ou l'Inde). Si nous envisageons cela du point de vue du problème climatique, ces pays ne sont pas du tout intéressés par la réduction de la consommation d‘hydrocarbures. D'autre part, la montée du niveau de la mer peut être utile à certains pays africains et asiatiques, mais en même temps elle peut devenir pernicieuse pour les Pays-Bas, par exemple. Annexe L: Les civilisations en conflits du point de vue de Huntington55.

Enfin, les réalistes partent d‘une prémisse que les valeurs de différentes civilisations peuvent varier.

L‘ouverture et la transparence du problème climatique est nécessaire à l'intérieur de la communauté mondiale.

Points de réconciliation

Notre brève comparaison des points de vue des réalistes et des idéalistes montre que les réalistes ont plus d‘arguments. Paradoxalement, personne ne conteste que, bien que la fin de l'histoire soit loin, la coopération internationale devient de plus en plus intense et que le monde devient de plus en plus global. Comme résultat, les approches des idéalistes et des réalistes se ressemblent de plus en plus. Par exemple, personne ne doute plus de la nécessité d'entreprendre quelque chose en rapport avec la crise climatique. Mais la divergence principale reste sur la question de savoir si l'humanité peut arriver à un accord global. Jusqu'où on réussira à consolider les efforts? Quelle responsabilité appartient à qui ?

Probablement, c‘est la compréhension du fait que l'indifférence envers le problème global peut avoir des conséquences catastrophiques pour tout ce qui va aider à un rapprochement des positions. Pour le moment, il serait probablement plus raisonnable d'examiner les scénarios d'adaptation des réalistes, car l'approche idéaliste est plutôt orientée vers les tentatives d'influencer la situation.

La Russie, une puissance océanique?

Dans la situation de crise, la Fédération de Russie et la République du Kazakhstan qui se trouvent dans des conditions identiques souffriront sérieusement. En plus, le Kazakhstan sera privé des compensations que recevra la Russie. L'ouverture de la voie maritime du nord transformera la Fédération de Russie qui ne sera plus une puissance continentale, mais océanique. Cela transformera tous les postulats de la géopolitique anglo-américaine. Les perspectives de la mise en valeur économique des régions polaires s'ouvriront. La Russie recevra pendant plusieurs décennies des préférences internationales immenses et des subventions pour la préservation de la taïga.

En même temps, la fonte du permafrost peut devenir catastrophique pour les villes polaires, et la croissance des amplitudes de température qui accompagnera le réchauffement climatique embarrassera le développement de la Sibérie Orientale et de la Sibérie Occidentale. C'est pourquoi la Russie sera probablement intéressée par l‘union avec le Kazakhstan, où le climat s'adoucira et deviendra plus favorable à l'agriculture. Probablement, ces changements amèneront à la décision sur la question discutée depuis longtemps sur le tournant des rivières de la Sibérie pour alimenter le Kazakhstan et l'Asie centrale.

Certains spécialistes remarquent un fait qui pourrait paraître insignifiant, mais qui pourra se transformer en problème global. Il s‘agit de la présence dans le permafrost des tombeaux immenses de déchets nucléaires, lesquels vers 2050 couleront simplement dans l'océan.

Pour la Fédération de Russie et la République du Kazakhstan, c‘est la réaction des hydrates de méthane des mers intracontinentales, en particulier de la mer Caspienne, qui présentera une menace. Cela amènera au rejet du méthane dans l'atmosphère et fera souffrir d'abord les pays à côté de la mer Caspienne, et ensuite le monde56.

La carte de la dégradation du permafrost vers 2020 et 2050 (selon A.V. Pavlov, G.F. Gravis).

Il est difficile de ne pas remarquer que dans tous ces pronostics, l'humanité est examinée non comme une unité, mais comme un ensemble d‘États aux intérêts différents qui se contredisent. Par exemple, les experts américains dramatisent les scénarios même dans un avenir très proche et prédisent la famine en Europe, l'opposition nucléaire entre la Chine, l'Inde et le Pakistan à cause des ressources en eau. Cela demandera aux États-Unis de déployer des mesures extraordinaires, y compris militaires57.

Selon ce scénario, le Kazakhstan se transformera en désert aride, et ses régions gazières et pétrolières seront occupées par la Chine. Selon les autres scénarios, le Kazakhstan sera entièrement inondé. Pratiquement tous experts sont préoccupés par la conduite de la Chine dans les conditions du manque des ressources en eau. Il est supposé que pour la solution de ces problèmes, la Chine réduira à rien les écoulements de la multitude de rivières sur le territoire de l'Asie centrale, de l'Hindustan, de la Birmanie, de l'Indochine.

La déshydratation des régions centrales de la Chine elle-même amènera à la migration des Chinois vers l'Amour. Et la submersion à la suite de l'augmentation du niveau de mer de la partie la plus grande de l'Indochine provoquera la migration en Chine et en Australie de millions de Vietnamiens, des Thaïs... Comme nous pouvons le voir, les scénarios américains d'adaptation se distinguent par leur caractère apocalyptique et sont souvent réduits vers les conclusions sur la nécessité de l'intervention militaire des États-Unis dans la région.

En récapitulant, nous pouvons constater que l'humanité ne montre pas la volonté d'élaborer des scénarios communs d'adaptation. Si les gouvernements font ce genre de travail, il n’est pas encore rendu public et, probablement, concerne seulement les groupes d’États liés par les intérêts géopolitiques communs. Cela signifie que pendant les décennies les plus proches, les anciennes méthodes géopolitiques agiront, et elles seront corrigées seulement lorsque les changements climatiques à l’échelle planétaire arriveront. 

Conclusion

Notre analyse nous permet de donner quelques points conclusifs.

Le problème climatique existe en effet. Les résultats des observations scientifiques témoignent d'une manière assez convaincante, compte tenu qu‘elles sont réalisées avec l‘utilisation des méthodes les plus modernes. Apparemment, le facteur anthropique dans ces changements joue un rôle essentiel, bien que son rapport exact avec les autres facteurs ne soit pas clair à présent. Il est probable que la combinaison des divers facteurs a eu lieu. Cependant, l'influence négative de l‘être humain sur le climat existe.

Le facteur anthropique consiste en rejets dans l'atmosphère de la planète des déchets d'hydrocarbures utilisés aux buts industriels.

L'augmentation ultérieure de ces rejets ou même la simple préservation de ces rejets au niveau actuel provoquera l'augmentation de la température moyenne de l'année sur la Terre. Cela peut influencer très sérieusement le changement du climat. Comme le résultat, l'humanité peut se retrouver privée de l'eau potable, le changement de la fertilité de plusieurs régions de la planète est possible, etc. Hypothétiquement, on peut minimiser ces conséquences négatives, si nous arrivons à retenir jusqu'à la fin du siècle l'augmentation de la température moyenne de l'année dans la limite de 2oC.

On peut atteindre cela seulement si nous faisons le passage pendant deux-trois décennies proches aux sources alternatives de l'énergie. On pourrait atteindre cet objectif si on fait seulement la consolidation de toute l'humanité autour de la recherche de la solution du problème du réchauffement climatique. Aucun État, quel qu‘il soit son territoire ou son potentiel militaire et politique ou économique, ne peut pas résoudre ce problème indépendamment d‘autres ou croire que ce problème ne le concerne pas.

À présent, l'humanité et surtout ses élites politiques et autres disposent d‘assez d'information sur les changements climatiques et les conséquences négatives qu‘ils peuvent avoir. La même chose concerne l'opinion publique de la plupart des États. Il faut constater que ce problème climatique lui-même, ainsi que les moyens supposés de sa solution est devenu l‘objet de plusieurs spéculations politiques. Néanmoins, au moins au niveau des déclarations non seulement dans le milieu scientifique, mais aussi dans la communauté internationale, il existe un consensus sur la nécessité des efforts urgents et consolidés.

La situation est compliquée par le fait que le problème climatique s'est posé devant l'humanité qui n‘est pas unie. Entre les États séparés, ainsi qu'entre leurs groupements, il y a des différends géopolitiques sérieux qui passent le plus souvent par les lignes il y a longtemps connues aux spécialistes en géopolitique. Contrairement à la théorie de Fukuyama de la fin de l'histoire, ces différends sont restés irrésolubles. Les puissances continentales (comme la Fédération de Russie, la République Populaire de Chine, etc.) concurrencent toujours avec les puissances maritimes (les États-Unis, l‘UE, le Japon, etc.).

À présent, se sont aggravées les contradictions entre les civilisations, ce qui correspond plutôt à une doctrine géopolitique de Huntington du choc des civilisations. Parmi ces «civilisations» se distinguent la civilisation occidentale avec ses valeurs libérales et démocratiques, la civilisation de l'Extrême Orient (surtout chinoise) avec ses positionnements confucéens et patriarcaux, la civilisation islamique (surtout sa version agressive), et probablement les autres (par exemple, les civilisations eurasienne, indienne). De plus, l'inégalité économique entre les États continue à s‘aggraver. Cela empêche le dialogue entre les pays. Les pays en développement se voient aux conditions inégales avec les pays développés. Ils ne sont pas prêts à assumer avec eux la responsabilité égale du passage douloureux pour l'économie mondiale d'un type des ressources énergétiques vers l‘autre.

Enfin, les États se trouvent objectivement dans les conditions géographiques inégales. Pour certains d'eux, l'augmentation de la température et la montée du niveau des mers aura des conséquences catastrophiques, jusqu'à leur disparition complète. Pour les autres, ces changements peuvent devenir même favorables: ils permettront l'accès à la mer, de nouveaux territoires pour développer l'agriculture apparaîtront, etc. Il y aura des pays où, pendant l'hiver, l'énergie pour le chauffage ne sera pas nécessaire. Il y aura des autres où ce sera une nécessité pour la survie.

Puisqu‘il reste la menace de petites et de grandes guerres, le passage rapide et massif des pays aux sources de l'énergie renouvelables peut provoquer des changements dans l‘équilibre de leur capacité défensive.

Dans plusieurs pays, la réduction de l'utilisation des hydrocarbures peut provoquer le collapsus industriel, le chômage massif de la population, des chocs sociaux. Ceci, d'une part, touchera gravement les intérêts de la population, et deuxièmement, peut amener à la chute des élites politiques. Ainsi, les mesures de la solution des problèmes climatiques concernent les intérêts égoïstes de certaines personnes, les élites politiques et économiques et les classes sociales de plusieurs pays.

Pour l'élimination de ces contradictions, la signification des institutions internationales augmente. Il s‘agit, avant tout, de l‘ONU qui deviendra un terrain pour la recherche du compromis. Ce nouveau rôle peut donner une motivation supplémentaire à l'influence de l'ONU qui, ces derniers temps, a considérablement baissé en raison de l'incapacité à influencer les conflits internationaux. La compréhension de la profondeur et de la gravité du problème de toute l'humanité donnera probablement un nouveau souffle et du dynamisme au développement de cette structure endurcie, coûteuse et peu efficace.

Dans ce contexte géopolitique, le sommet parisien a eu une grande signification symbolique et morale. Il a accueilli sous un même toit des leaders des pays très éloignés et souvent hostiles les uns aux autres, et les a obligés à mettre des signatures sous un document commun. Il a eu une résonance exceptionnellement large dans les médias mondiaux et a amené aux discussions (souvent très acharnées) à l‘intérieur même des États dont l'opinion publique s'intéressait peu aux problèmes climatiques à cause de raisons différentes. Ces discussions par la suite exerceront une pression directe ou indirecte sur les pouvoirs d'États, en les orientant de plus en plus vers la recherche du consensus avec les partenaires à l'arène internationale. Le bilan positif principal qui est atteint, c‘est, probablement, la création d‘un précédent dans la coopération universelle, qui pourrait être utilisée ensuite dans les domaines qui ne concernent pas les problèmes du réchauffement climatique. Les efforts communs pour la prévention de la catastrophe deviennent des facteurs réels de la géopolitique, stimulent les élaborations scientifiques, influencent les actions concrètes et ainsi rapprochent les réalistes et les idéalistes.

En même temps, il faut constater que le degré de confiance entre les États nécessaire pour l'acceptation des mesures efficaces n'était pas atteint au sommet et après le sommet. En premier lieu, on n'a pas élaboré un mécanisme de monitoring de l'exécution de l'accord. En conséquence, on ne prévoit pas des sanctions par rapport aux violateurs. La possibilité pour les pays qui ont signé l‘accord d‘en sortir par la suite dévalorise le document. À l'avis des critiques du sommet, c'est le moment clé, qui leur donne la possibilité d'estimer les documents finaux comme une déclaration vide, une pièce de papier absurde. Les bilans du sommet sont critiqués pour d‘autres raisons aussi. Selon l'opinion (assez argumenté), de plusieurs organisations scientifiques et écologiques, les mesures prévues dans ses documents, même s'ils seront respectés (mais à cela peu de gens croit), ne permettront pas de retenir le seuil de 2oC.

Il n'est pas exclu que plusieurs leaders, en mettant sous les documents leurs signatures, ne leur donnaient initialement aucune signification réelle et la participation au sommet parisien a été utilisée seulement comme publicité ou la possibilité de recevoir les subventions financières des partenaires de pays plus hautement développés. Ils partent de la prémisse que dans le futur, quand les changements climatiques se renforceront, ils agiront selon la situation. Même les organisations gouvernementales des pays occidentaux qui ont initié le sommet cherchent parallèlement les «scénarios d'adaptation», en se préparant d'avance à vivre dans les nouvelles conditions climatiques et, par conséquence, géopolitiques.

À présent, nous pouvons constater, que l‘humanité n‘est unie que d‘une manière seulement déclarative pour chercher des mesures de la solution collective du problème climatique. Une impulsion forte est nécessaire pour la progression qualitative dans cette direction. Il est plus que probable que cette impulsion n‘apparaitra pas d'avance, et qu‘elle ne sera même pas prévue. Elle apparaîtra dans le futur spontanément, sous l'influence des circonstances qui n'existent pas encore. Nous pouvons par exemple imaginer l'aggravation forte de la situation climatique, la création et la diffusion de nouvelles inventions qui simplement supprimeront la dépendance technologique du charbon, du pétrole et du gaz. Enfin, ce n'est pas impossible pour les États ou un groupe d‘États d‘obtenir un degré de la supériorité militaire et politique suffisante pour leurs domination sur les autres, et imposer leur volonté à l'humanité, y compris en matière d'efforts consolidés nécessaires à la protection du climat. En d'autres termes, de la réalité de Huntington où nous nous trouvons à présent nous serons transférés dans la réalité de Fukuyama. C'est pourquoi il est absolument nécessaire à l'humanité d‘élaborer les scénarios d'adaptation en même temps que d‘organiser des événements comme le sommet Parisien.

Dans tous les cas, le travail de mise en œuvre des accords communs et les accords comme le parisien doit continuer. L‘existence même des structures qui pourront continuer à travailler d‘une manière plus efficace quand il y aura des circonstances géopolitiques plus favorables, ou la géopolitique elle-même disparaîtra à cause de la disparition des contradictions qui l‘ont engendrée, est importante. Par exemple, pendant le sommet parisien les leaders des États ont profité de la possibilité et l'ont utilisé comme le terrain pour les discussions sur les différentes questions – du problème migratoire qui est devenu ces derniers temps un important facteur de la géopolitique, jusqu'au conflit russo-ukrainien. Une question reste cependant ouverte : le temps nécessaire à la réalisation des programmes communs n‘est-il pas perdu, le fameux point de non-retour n‘est-il pas déjà là? Probablement, dans les années à venir nous recevrons les données d‘autres sources scientifiques qui nous permettront d'éclaircir la situation.

Probablement, la réduction des émissions sera effectuée quand même, mais non conformément aux accords parisiens et autres. Cela arrivera naturellement avec la découverte des sources alternatives d‘énergie et la réduction du prix de l'énergie. Pour cela, il faut des délais plus grands que ceux déclarés par l‘accord parisien. Bien que nous ne réussirons probablement pas à rester sous le seuil de 2oC, mais aussi le cours naturel des événements crée pour l'humanité de nouvelles possibilités, stimule l'apparition des nouvelles technologies et, dans tous les cas, permettra d'adoucir même les scénarios d'adaptation. Le futur, y compris climatique, prépare l'humanité à une multitude d'essais.

 

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Philology

Philology is the study of language in oral and written historical sources; it is the intersection between textual criticism, literary criticism, history, and linguistics.[

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